Un tiers-lieu au service de la communauté

Le musée se veut être un lieu hybride, au service de différents publics et d’un large éventail de profils, qui mêle la culture, l’informel et la vie. L’exploration ne s’arrêtera pas aux portes du musée : l’accès à l’ensemble de l’espace relève du voyage initiatique dans l’histoire des peuples Guin et Mina.

Il s’agit d’un « tiers-lieu » inséré au sein de la communauté d’Aného. Volet complémentaire de la vie sociale de la ville, il est un espace de rencontres et d’échanges, un point de repère pour les habitants comme les gens de passage. Le musée représente à la fois la mémoire de la ville et le quotidien de ses habitants. Ce concept permet d’élargir la fréquentation du musée et encourage les interactions entre différents publics.

Le musée se présente comme un lieu ouvert comprenant sept espaces distincts destinés à accueillir un public diversifié.

Le musée

De nombreuses œuvres emblématiques de l’histoire de la ville et des trois Trônes sont, encore aujourd’hui, conservées au sein des familles royales élargies.

La majorité des œuvres exposées sera prêtée au musée par les Palais, les couvents Vaudou, les collectionneurs privés, les institutions publiques et les descendants ayant perçu les œuvres en héritage pour des durées variables (court, moyen et long terme). Les Palais auront la possibilité de disposer de leurs œuvres dès qu’ils le souhaitent. Un programme de conservation intégrant les exigences rituéliques de protection des œuvres sera mis en place.

Les trois Trônes sont rassemblés dans un seul et même territoire. Cette spécificité est illustrée par l’organisation spatiale du musée. Le cheminement parmi les espaces est libre, sans repère ni hiérarchie particulière, protégé par un éclairage tamisé qui place les œuvres dans l’intimité qui est la leur. Grâce à une scénographie épurée, l’exploration des collections devient une expérience autant visuelle que sensorielle.

Premier espace : l’histoire d’Aného et de Glidji

Un espace d’exposition temporaire s’articule avec la dimension patrimoniale. Des artistes et artisans d’Aného peuvent exposer ponctuellement leurs créations et des évènements de mise en valeur sont régulièrement organisés par le musée : vernissages, discussions et débats avec les artistes, soirées thématiques.

Le musée des Trônes et des Divinités Noires propose à des artistes d’y effectuer des résidences. Grâce à des financements externes sur le modèle du mécénat, des artistes d’Aného ou d’ailleurs, au Togo comme à l’étranger, seront invités à créer de l’art ou de l’artisanat contemporain s’inspirant du thème des Trônes et des divinités noires de la culture Vaudou. Le musée se porte garant d’une liberté d’interprétation totale, tout en encourageant les artistes à s’inspirer des œuvres patrimoniales de la ville, à partager leur vision moderne des traditions locales, à créer autour du Vaudou et à transmettre leurs perceptions de ce que représentent ces valeurs aujourd’hui. Ces créations sont ensuite mises en valeur au travers d’expositions temporaires et d’actions culturelles ciblées.

Deuxième espace : l’art contemporain

Les activités tierces

Un grand jardin permet aux différents publics de se retrouver dans un espace vert, calme et inspirant. Un parcours botanique autonomisé et intuitif est proposé aux visiteurs pour mettre en valeur les espèces locales. Quelques plantes emblématiques bénéficient de panneaux explicatifs détaillant leur rôle social dans les traditions locales, faisant le lien avec l’histoire mise en valeur par le musée.

Le parcours botanique vise plusieurs objectifs : la préservation des plantes, la sensibilisation, l’éducation à la durabilité des écosystèmes et la mise en valeur de collections vivantes et de pratiques d’horticulture liées à l’histoire des Trônes. Le parcours botanique est complété par un espace dédié à la phytotechnologie, proposant des formations et promouvant des pratiques durables facilement réplicables par les habitants de la ville d’Aného.

Troisième espace : jardin botanique

Au cœur des jardins, un espace est dédié aux arts oraux et au spectacle vivant. La déclamation de contes et des présentations orales de l’histoire des trois peuples sont organisée sur des plages horaires cycliques, en accès libre. Des séquences d’échanges avec les artistes exposés ou de débats avec la communauté d’artistes et d’artisans de la ville se tiennent ponctuellement. Grâce à une scène démontable, ont lieu des spectacles (musique, théâtre, danse) avec accès payant. Ces espaces sont proposés à la location pour des évènements professionnels et privés.

Quatrième espace : arts oraux et spectacle vivant

Un espace bibliothèque propose aux jeunes d’avoir accès, dans un cadre à la fois calme et stimulant, à une collection ciblée d’ouvrages avec un accent particulier sur les Trônes et les divinités noires, l’histoire et la littérature togolaise. Des travaux et publications de recherche et d’archivage sur les Trônes et l’histoire d’Aného y sont menés pour valoriser le patrimoine immatériel des Palais et de la culture Vaudou.

Dans cet espace, les enfants et adolescents ont également la possibilité de se former à la programmation informatique au travers de séances hebdomadaires. En dehors des horaires de formation, les ordinateurs sont accessibles pour consulter certaines ressources documentaires (plateformes de documentation en ligne).

Des campagnes ciblées et programmations adaptées visent à attirer plus spécifiquement un public d’écolières en difficulté. L’idée est d’encourager les filles et les femmes à développer des compétences informatiques pouvant jouer un rôle clé dans leur autonomisation financière. Par ailleurs, par la fréquentation du centre pédagogique, le jeune public est indirectement sensibilisé au lieu et à ses objectifs : la transmission de l’histoire d’Aného et la préservation de son patrimoine.

Cinquième espace : centre pédagogique

Lieu de vie, d’échanges, de bruit et surtout de détente, l’espace buvette et restauration est le cœur dynamique du musée, qui encourage le public à en faire un point de repère de sa vie sociale et communautaire. Ouvert sur une plage horaire étendue en soirée, l’espace propose des boissons et une carte restreinte de plats à des prix accessibles. Les plats proposés mettent en valeur les produits et spécialités culinaires d’Aného et Glidji, pour une immersion dans l’histoire des trois peuples par un nouveau sens : le goût.

A travers l’espace buvette, une dernière ambition sociale du musée transparaît : celle de rendre le handicap visible. Au sein de la buvette, sont majoritairement formés et employés des personnes atteintes de trisomie 21 ou de troubles cognitifs comme l’autisme. L’objectif est de favoriser les rencontres et de proposer du travail, en milieu ordinaire, à des personnes éloignées de l’emploi.

Sixième espace : buvette

Le musée encourage les artisans d’Aného à développer leur production et leur offre une vitrine, tournée vers les habitants de la ville comme les touristes. Il comprend ainsi un espace de vente de l’artisanat local, à mi-chemin entre une galerie d’art et une boutique de souvenirs. L’objectif est double : il s’agit de valoriser la production de la commune d’Aného et le savoir-faire de ses artisans, tout en accroissant les revenus économiques des artisans de la ville avec lesquels le musée collabore .